C’est l’actualité du moment, un virus qui affecte 176 pays dans le monde et qui contraint de nombreuses décisions politiques, diplomatiques, économiques et surtout sanitaires. L’Europe a été désigné par l’OMS comme l’épicentre de cette pandémie, le continent américain ainsi que l’Asie sont fortement touchés, mais qu’en est-il de l’Afrique ? Connait-elle la même ampleur que ses voisins ? Disposent-ils de moyens sanitaires suffisants pour y pallier ?

Pourquoi l’Afrique n’est pas aussi touchée ?
Aujourd’hui, (le 27 mars), l’Afrique compte 3378 cas dont 17 morts. Ce chiffre correspond par rapport au nombre de cas résencés dans le monde à 0,2% des cas. Ce chiffre bien que sombre est bien moins important que dans les autres continents. De plus, par rapport à la population africaine (1.3 milliards), le nombre de cas est faible. Comment cela peut s’expliquer ?
Tout d’abord, les mesures ont été prises en amont de l’apparition du virus afin de le limiter dans les pays (comment par exemple en Libye où les écoles sont fermés par prévention alors que le pays ne compte qu’un seul cas. De plus, les frontières de nombreux pays ont été fermées (comme dans les pays du Maghreb ou en Afrique du Sud), et les gouvernements ont beaucoup communiqué sur les gestes préventifs (se laver les mains, dire bonjour avec les pieds). Concernant les aides sanitaires et hospitalières, un Comité du Règlement sanitaire s’est prononcé en nommant 13 pays en priorité à aider, notamment à cause de leurs liens aériens avec la Chine. Des kits de réactifs ont été envoyés dans une vingtaine de pays africains via l’OMS. En outre, les aides hospitalières sont déjà présentes dans certains pays d’Afrique comme la République Démocratique du Congo qui venait tout juste d’éradiquer le virus Ebola et donc qui possède un certain nombre de lits.
Toutes ces initiatives permettent d’expliquer le faible nombre de contaminés en Afrique. Cependant, les risques de contaminations sont réels et l’épidémie peut arriver que plus tard dans le temps.

Pourquoi elle risque de l’être ?
Si la faible quantité de contaminés en Afrique est explicable, elle peut tout à fait arriver après. A l’instar de l’Italie avec la Chine, l’Afrique possède déjà des foyers, et même des déplacements de foyers. En effet, l’un des premiers foyers étaient le Sénégal mais au fil des jours, il s’est déplacé dans les pays plus à l’est avec le Ghana, le Burkina-Faso etc. En outre, l’apparition est possible par voie aérienne puisque de nombreux pays comme la Chine ou la France ont des liaisons avec le continent Africain. De plus, l’Afrique possédant certaines îles très touristiques comme les Seychelles ou l’île Maurice, la contamination est d’autant plus importante quand elle se trouve au sein d’une île. Toutefois, ce risque est déjà visible puisque plus de 2000 cas sont recensés, mais le pire est surement à venir pour l’Afrique.

Pourquoi ce continent serait bien plus exposé ?
Comme nous l’avons vu précédemment, le risque d’une contamination régionale est possible malgré les écarts de temps. Mais l’Afrique possède des caractéristiques qui peuvent amplifier la diffusion du virus. Effectivement, le continent africain est très jeune, 60% de la population a moins de 25 ans. Sachant que ce virus peut être transmis à plusieurs reprises et particulièrement par les jeunes, la diffusion n’en sera que plus grande. De plus, le nombre de personnel soignant est en sous-effectif lorsque l’on compare avec l’Europe. Pour exemple, en Europe 32 médecins couvrent en moyenne pour 10 000 personnes ; or en Afrique seulement 2 médecins. Enfin, un point très important également concernant le taux de mortalité de cette épidémie. Selon la John Hopkins University, parmi les 25 pays dont le taux de mortalité est le plus important, 10 font partie de l’Afrique (40%). Ce chiffre s’explique en effet par le manque de matériel médical et de soignants, dans toute l’Afrique en général.
Pour l’instant, le recensement officiel présente un ménagement de l’Afrique face à cette pandémie. Toutefois, le risque est à prendre en compte, et une explosion du nombre de cas peut arriver via une courbe exponentielle du nombre de morts comme de contaminés. Les gouvernements ont-ils pris assez de précautions pour éviter le drame ? L’Afrique a-t-elle appris de ses précédentes épidémies ? Des questions en suspension…