Course au vaccin : Américains et Russes en pôle position ?

Actuellement, plus de 47 vaccins sont expérimentés à grande échelle afin de vérifier la fiabilité du vaccin contre la Covid 19. Même si sa commercialisation ne devrait arriver qu’en 2021, les laboratoires américains et russes semblent les mieux armés pour préparer ce futur vaccin.

Photo : Pixabay

Une course à la perfection ?

Depuis deux semaines, les Etats-Unis et la Russie se sont lancés dans une compétition visant à atteindre la protection la plus efficace. Le laboratoire Pfizer (ainsi que le groupe allemand Bio’N’Tech) avaient lancé les hostilités avec un communiqué présentant une efficacité du vaccin à 90% (chiffre ramené à 95% avec les études complémentaires). Deux jours plus tard, le vaccin Sputnik V déclarait cette fois une efficacité à 92%, confirmée par la revue scientifique Nature. Difficile à dire si la déclaration russe arrivait effectivement à la fin de leurs recherches ou s’il s’agissait d’une réponse direct face aux américains.

Frise sur l’avancée du vaccin par rapport à la situation épidémique

Quoi qu’il en soit, un autre laboratoire américain s’est intercalé dans la course avec Moderna, révélant une efficacité de 94,5% sans avoir toutefois publié de communiqué ou d’études. Il convient de prendre ces chiffres avec du recul car si effectivement ces chiffres sont véridiques, ils doivent être approuvés par la communauté scientifique via des articles publiés dans des revues comme Nature ou The Lancet. Cependant nous savons déjà que le laboratoire Pfizer a testé son vaccin sur plus de 43000 personnes, la Russie quant à elle l’a testé sur 16 000 volontaires. Le Kremlin défend tout de même son produit en déclarant qu’il immuniserait la personne vaccinée pendant deux ans. Enfin, il n’est pas inutile de mentionner le vaccin de Sinopharm, une entreprise chinoise qui a déjà vaciné plus d’un million de personnes alors même que le vaccin est toujours au stade expérimental. Chaque vaccin possède ses propres qualités, à la manière d’une comparaison entre plusieurs appareils numériques. Les pays et la communauté mondiale doivent maintenant faire leur choix et certains ont déjà passés commande.

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Le laboratoire Pfizer vient de finir sa phase 3 du vaccin. Photo : Lauri Silvennoinen (CC-BY)

La commercialisation du Saint Graal

Si la commercialisation du vaccin n’est pas encore d’actualité, plusieurs pays ont déjà reçu des doses. La Hongrie a reçu cette semaine plusieurs échantillons du vaccin russe, afin de faire des essais directement sur le territoire. Comme le Premier Ministre Viktor Orban, 50 autres pays ont suivi la Hongrie dans la commande du vaccin Sputnik V, montant le nombre de doses demandées à 1,2 milliards. L’Union Européenne a préféré se tourner en Europe et de l’autre côté de l’Atlantique, avec la commande de plus d’un milliard de doses (pour 550 millions d’habitants), répartie entre les laboratoires Pfizer, Moderna, Sanofi-GSK etc. Le gouvernement français indépendamment aurait fait de même puisque selon « Les Echos », 90 millions de doses ont été réservées pour la France. Par ailleurs, le régime de Pékin a également enregistré des pré-commandes avec plusieurs pays comme le Brésil, la Turquie, le Maroc ou encore l’Indonésie.

Vidéo présentant la mise en place du projet Covax. Source : AFP

Ces prises de décisions sont principalement dues à deux facteurs, la confiance dans le vaccin en lui-même, et les relations entre le pays qui producteur du vaccin et ceux qui souhaitent le recevoir. Effectivement, la Hongrie a choisi le vaccin russe pour ces raisons-là, une bonne entente avec Vladimir Poutine et une certaine confiance dans le vaccin russe plus que dans le vaccin américain. Toutefois, la communauté mondiale s’oppose à ces choix presque oppressants. L’OMS a lancé conjointemet avec plusieurs ONG le programme Covax, visant à donner pour chaque pays un accès juste et équitable au vaccin contre la Covid 19. De nombreux pays en développement n’ont ni les moyens d’acheter des doses pour toute la population, ni d’avoir les équipements médicaux pour trouver et produire un vaccin. Grâce à un investissement de 35 milliards de dollars, l’Oragnisation Mondiale de la Santé espère vacciner 20% de la population mondiale à la fin de 2021.

Les avancées des différents vaccins font d’ores et déjà rêver la population et les gouvernements voulant relancer leur pays. La prudence reste cependant double quant au bon déroulement des derniers essais expérimentaux ainsi qu’à la future commercialisation du vaccin.

Auteur de l’article : Benjamin Jacquet

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