Alors que l’archipel néo-zélandais est relativement épargné par la pandémie de Covid-19, le secteur touristique est lui très affecté économiquement par cette dernière. Une baisse d’activité qui pose des problèmes concernant le travail des habitants, dont une partie est immigrée, mais également sur les pertes financières que le secteur s’apprête à subir.
En Nouvelle-Zélande, le nouveau coronavirus n’a pas été aussi ravageur qu’en Europe, en Asie, ou bien en Amérique. Au 1er mai, 1479 cas y ont été détectés, et 19 décès ont été comptabilisés, d’après le ministère de la santé. Peu de nouveaux cas se sont déclarés lors des 15 derniers jours. Les effets sur l’économie, et plus particulièrement sur le secteur touristique, sont cependant importants. Tout d’abord, un élément de contexte : selon l’Agence Officielle des Statistiques néo-zélandaise, en 2019, le tourisme a contribué au PIB à hauteur de 5,8 %, et 8,4 % des emplois sont liés au secteur. On mesure donc l’ampleur des enjeux liés à ce secteur.
Queenstown, ville touchée de plein fouet
En Nouvelle-Zélande, la zone la plus touristique se situe autour de Queenstown, ville de 15 000 habitants, considérée en temps normal comme la région la mieux dotée du pays. La région est donc la première affectée par la quasi mise à l’arrêt du tourisme : 30 % de la population active serait au chômage, selon NewsHub. Interrogé par Stuff, le maire de Queenstown, Jim Boult, affirme que plus de 5 000 personnes ont d’ores et déjà demandé à bénéficier d’aides de l’État.
Autre problème d’envergure pour la région : le nombre de travailleurs immigrés, dont beaucoup travaillent en temps normal dans l’industrie touristique. Ces immigrés sont confrontés à trois problèmes : tout d’abord, l’activité économique étant au point mort, ces derniers ne peuvent plus travailler et s’assurer un revenu leur permettant de vivre. Second problème, également lié à la pandémie, ces travailleurs n’ont pas l’opportunité de rentrer chez eux pour y vivre en attendant que les activités touristiques puissent reprendre. Enfin, ces derniers ne sont pas éligibles aux mêmes aides sociales que les citoyens néo-zélandais. La plus grande partie se trouve ainsi coincée en Nouvelle-Zélande, avec des revenus très diminués ou inexistants.
La solidarité face à la précarité
Constatant la situation précaire de ces nombreux habitants, des associations caritatives ont mis en place des programmes d’aide. Plus de 700 volontaires distribuent ainsi de la nourriture et des produits de première nécessité à ceux qui en ont le plus besoin. En plus des aides gouvernementales, des associations apportent de l’aide aux plus démunis, notamment The Salvation army (L’armée du Salut).
De nouveaux fonds, d’un montant d’un million de dollars néo-zélandais (c’est-à-dire environ 560 000 €) sont en train d’être cherchés afin de donner de l’air à la population. En effet, en plus de l’enjeu social, un enjeu économique se greffe à cette problématique : une fois la pandémie maîtrisée, le tourisme redémarré, la Nouvelle-Zélande aura de nouveau besoin de ces travailleurs pour relancer l’activité.
Pour le moment, les différents acteurs du secteur espèrent que les pistes de ski pourront ouvrir durant l’hiver, même si cette réouverture doit être partielle : elle permettrait d’adoucir un peu le choc économique. Personne ne sait encore si les pistes pourront rouvrir, ni de quelle manière.