Lundi 17 février, une fuite de gaz est entendue sur le chemin de fer de la ville de Karachi (peuplée de 15 millions d’habitants) au sud-est du Pakistan. Les hypothèses concernant l’apparition de cet incident sont multiples, et les médias pakistanais relayent différentes versions des événements.
Le déroulement des faits
Apparue ce lundi soir, cette fuite de gaz a causé la mort en quelques jours de 14 personnes, en plus des 500 personnes affectés par le gaz d’après le dernier bilan. L’équipe environnementale de la province de Sindh s’est rendue sur les lieux ainsi que la compagnie portuaire de Karachi afin de constater les dégâts. Le lieu de résidence le plus proche du port a été fortement touché par le gaz, 12 parmi les 14 victimes se trouvaient dedans. Différents symptômes ont été perçus par ce gaz : problèmes respiratoires, crampes abdominales, démangeaisons dans les yeux etc. En quelques jours, tous les habitants de la capitale ont acheté des masques de protection, et le prix du masque a augmenté de 2 à 15 roupies pakistanaises. Pourtant, ces masques sont inefficaces face à des gaz toxiques. Cette panique a entraîné la fuite de nombreuses personnes, de peur que le gaz se propage. Pour les agents publics, la situation est prise en main : « Nous avons convoqué les responsables des entreprises en charge de ces installations se trouvant dans la zone où l’accident a eu lieu. Nous avons également impliqué des entreprises privés afin d’avoir une expertise sur cet incident ». Cependant, le ministre Nasir Hussain Shah déclare il n’y a « pas besoin d’évacuer ». L’origine de ce gaz reste toutefois inconnue même si de nombreuses hypothèses ont été déclarées.

Des hypothèses multiples qui divisent
A la suite de ces événements, de nombreux rapports et enquêtes ont été effectués avec de connaitre l’origine et la nature de ce gaz. Selon les autorités locales, il s’agirait de sulfure d’hydrogène, un produit contenu dans le pétrole mais également dans les systèmes d’égouts. Cependant, les autorités locales ont découvert que l’origine venait d’un bateau américain transportant du soja. A travers le rapport de l’université du Karachi, il s’agirait d’une surexposition à la poussière de soja, étant un pneumallergène, il a affecté particulièrement les personnes asthmatiques. Enfin selon Jeemi Jamali, docteur au centre médical de Jeenah, le gaz mystérieux serait du Bromométhane, un composé chimique utilisé comme pesticide. Les explications sont très différentes, et contredites aussi bien entre le milieu scientifique et les autorités politiques. Cette situation est incontrôlable, d’autant que cet incident a fait réagir sur la communication de ces événements.

Des réactions mouvementées
Dès lors que l’incident fut relayé par les médias locaux puis nationaux, les réactions en chaînes ont vite suivi. Ces réactions ont d’ailleurs commencé par le Major (le chef) de la province de Sindh qui dénonce le manque de communication au sein des autorités locales : « Ni le gouvernement de Sindh ni le gouvernement fédéral ne m’ont informé de la situation. Ce que je sais sur la situation à Keamari provient de ce que j’ai vu de la télévision ». En outre, lors de la prise en main des patients, ils ont été envoyés dans les hôpitaux les plus proches dont certains dans des hôpitaux privés dont les coûts peuvent être très importants. Enfin, la population en général s’inquiète du manque de transparence de la part du gouvernement de la ville, puisque une semaine plus tard, « aucune preuve concernant la nature du gaz a été trouvée ».
Cette fuite de gaz toxique apparaît comme un problème insolvable. En effet, la population est menacée, les autorités publiques sont débordées et l’identification de ce gaz reste floue. Cet événement paralyse la ville, sur le plan routier, médical comme économique, et pourtant cet incident n’est pas le premier.
3 commentaires sur “Fuite de gaz toxique au Pakistan, une situation délicate”
Guy Marchal
(27 avril 2020 - 09:47)Sans vouloir être critique, vous pourriez nous faire des articles moins démoralisant…. en ce moment c’est pas terrible…. Venez en Creuse je vous montrerai une nature saine!
MARCHAL Jacques
(2 mai 2020 - 12:25)Je ne réagis pas uniquement sur cet article.
Je trouve votre site intéressant par la diversité des sujets traités. N’étant toutefois pas familiarisé avec ces sujets internationaux, pour chaque article, j’aimerais lire un topo général qui introduirait un maxi de liens, afin de compléter au besoin l’information. Je pense que vous devez redéfinir votre cible : experts, initiés ou non-initiés. Allez-y, j’attends d’autres articles pour vous préciser mes réactions de non-initié, retraité, friand de connaissances.
Jacky MARCHAL
NB : Je suis le vieil oncle de Guy
Benjamin Jacquet
(4 mai 2020 - 10:05)Ces sujets internationaux sont notre matière première en terme d’information. L’objectif étant de contextualiser l’information afin de pouvoir avoir des repères sur le pays, sa géographie, sa culture, son mode de fonctionnement, et dans un second temps nous allons plus en profondeur sur les moeurs du pays, son impact géopolitique etc… Cette idée de topo général est bonne à prendre, quant aux liens il est difficile surtout pour des pays en proie face à l’information, de vous donner des liens en français et de bonne qualité. Mais nous y travaillons