
En début de semaine, un nouveau glissement de terrain a été observé dans la province de Guizhou en Chine, conséquence des pluies torrentielles qui s’abattent actuellement sur le pays. Ces phénomènes terrestres sont la cause de multiples facteurs qui s’accumulent, rendant la vie des chinois de plus en plus difficile. Le gouvernement chinois prend toutefois des mesures fortes afin de limiter les dégâts environnementaux, et certaines mesures ont déjà porté leurs fruits.
Une combinaison de problématiques environnementales
Avec l’émergence de l’industrie chinoise sur le plan mondial, la Chine se retrouve confrontée à de nombreuses problématiques environnementales. Effectivement, dans le domaine de la pollution, le pays voit son air et ses eaux se ternir indéniablement. A Pékin, la qualité de l’air est quatre fois plus importante que la norme (sur le niveau de dangerosité), la capitale est désormais ensevelie sous un éternel nuage de pollution. La même situation est visible avec les eaux, selon Reuters 90% des eaux servant l’irrigation sont polluées. Ces ravages ne sont pas qu’environnementaux, ils ont aussi un impact sur la santé des habitants chinois, et sur la faune (avec des millions de vies humaines et animales perdus chaque année).

En marge de cette pollution globale, d’autres ravages ont frappé la Chine, spécifiquement dans les campagnes. Le glissement de terrain évoqué en introduction se reproduit toute l’année dans différentes régions, dû aux nombreuses inondations saisonnières. Toutefois, les inondations sont de plus en plus récurrentes et de plus en plus violentes. En ce moment même, le fleuve Yangtsé déborde et il menace directement la ville de Wuhan ; et ailleurs dans le pays, 33 autres fleuves ont connu un record de hauteur. Ces observations sont explicables de par les nombreux barrages de lacs qui empêchent ces derniers d’absorber les crues, et dans le même temps la fonte des neiges dans les montagnes himalayennes qui accentue ces inondations.
Le gouvernement chinois est désarmé devant ces constats accablants, mais depuis une décennie, la politique environnementale est devenue la priorité de Pékin.
Un plan d’action gigantesque
Depuis le début des années 2000, la politique environnementale a fait un pas de géant, et à plusieurs échelles. Un exemple très concret à cela, la Chine est devenue le plus grand marché des véhicules électriques en seulement deux décennies. Ces résultats flamboyants s’expliquent par les investissements colossaux avancés par les dirigeants chinois. Sur le plan urbain, Xi Jinping a lancé en 2018 un reboisement massif dans plus de 300 grandes villes. Cette politique intervient en premier lieu pour atténuer l’impact sur l’environnement, mais en second lieu pour rendre la Chine plus attractive, comme le projet « Une ceinture, une route ».

En outre de ce reboisement citadin, l’empire du Milieu a amélioré de manière exponentielle les conditions de vie des ruraux. Accès à l’eau potable grâce à la construction de puits, remplacement du charbon par le biogaz etc., les résultats ont porté leurs fruits. Ce dernier par ailleurs a tellement été utilisé par les chinois que le pays est devenu le premier utilisateur au monde de biogaz. Finalement, la Chine profite de sa puissance économique (la 2ème mondiale), pour rendre son économie durable.
Si ces prises de décisions sont considérées comme trop tardives pour les écologistes et les activistes, le pays a déjà fait certaines preuves sur la préservation de la faune et de la flore.
Un futur optimiste ?

Cet espace si riche en espèces endémiques et en forêts luxuriantes, fait l’objet actuellement de plus en plus de préservation. Aujourd’hui le pays compte près 12 000 aires naturelles protégées, ce qui représente presque 1/5 du territoire global. Un système de réserves naturelles a été mis en place, avec l’appui de surveillance et collecte de données afin de préserver les merveilles que recèle la Chine comme le parc Jiuzhaigou (premier parc national créé). Sur une échelle plus nationale, le dialogue sur l’environnement s’ouvre plus que jamais, avec ministère de l’environnement et ONG locales, tous deux déterminés à réunir leurs intérêts sous le slogan de « Chine verte ».
De plus, la crise sanitaire actuelle a également permis de faire bouger les pratiques au sein du pays. En effet, la Chine a décidé d’interdire la vente sur les marchés d’animaux sauvages décision prise en rapport à Wuhan, premier foyer du coronavirus. Toutefois, l’interdiction d’exploitation d’animaux sauvages n’est pas nouvelle : les dirigeants chinois avaient déjà prohibé la corne de rhinocéros et le commerce d’ivoire en 2018.

Les projets environnementaux se réalisent et se multiplient, il ne faut cependant pas oublier les projets externes, qui jouent en défaveur de cette ligne directive. L’organisation des JO d’hiver 2022 à Zhangjiakou illustre bien ce paradoxe : utilisation presque totale de neige artificielle, coût en électricité gigantesque etc.
Conclusion
La Chine est soucieuse de son environnement et souhaite le protéger. Son économie désormais solide lui permet d’investir dans des projets de préservation à grande échelle, afin d’affirmer ses ambitions de « Chine verte ». Néanmoins, les dirigeants chinois jouent sur différents fronts, sportifs, économiques, et certains sont nocifs à leur environnement. L’évolution et la prise de conscience est réelle, le but est désormais de rassembler les acteurs autour de cette cause commune.
Pistes d’approfondissement
Afin de mieux comprendre l’évolution des conditions de vie des populations locales, un très beau dossier a été réalisé par la Sorbonne sur la relation Chine – environnement.