La moitié de l’humanité est désormais confinée, arrêtant pour la plupart leur moteur économique de par des décisions politiques. Mais qu’en est-il du Brésil ? Qui peut profiter de cette crise ? L’activité économique est-elle vraiment interrompue ? Des éléments de réponses ci-dessous.

Le Brésil n’est pas en confinement. Du moins si l’on se penche sur les discours du gouvernement, comme le discours de Jair Bolsonaro le 24 mars, déclarant que le pays ne peut et ne doit pas s’arrêter. Ces décisions ont entraîné des tensions politiques, notamment entre le gouvernement fédéral et les gouverneurs (source d’approfondissement). Certaines villes comme Sao Paulo ou Rio de Janeiro sont ainsi en quarantaine, ce que le gouvernement ne voulait pas. Le président a d’ailleurs dénoncé les conséquences de ces mises en quarantaine : « Les autorités de certains États et municipalités doivent renoncer au concept de la terre brûlée : l’interdiction des transports, la fermeture des commerces et le confinement massif ». Les États comprenant l’Amazonie ont quant à eux un rythme normal, notamment, car les gouverneurs de ces états sont alliés à Bolsonaro. L’exemple de l’État du Mato Grosso est intéressant, car le gouverneur Mauro Mendes, bien que très peu apprécié, continue sa politique d’industrialisation de l’état, l’agriculture étant le moteur principal de cette région et du Brésil en général. Ainsi, qu’elles sont les conséquences environnementales et les retombées économiques de cette situation ?
La situation au Mato Grosso, une expansion affirmée

Le Mato Grosso, est l’un des états où l’agriculture est l’unique moteur économique de par sa superficie de terres fertiles. Le gouvernement de l’État essaie ainsi de diversifier ses productions, rendant ainsi le Mato Grosso connu pour sa production de soja, de bœuf, mais aussi de miel, ou encore de café. Cette expansion agraire se base sur trois élévations : la superficie de terres exploitables, la productivité au sein d’un même hectare, et la production annuelle. On appelle ainsi l’agriculture intensive quand on s’aperçoit de la densité de récoltes, par exemple pour 2 hectares noix de coco, plus de 15 tonnes en sont récoltés. Cette expansion affaiblit l’Amazonie de par l’apparition de nouvelles terres arables, particulièrement en 2003 (près de 20% des forêts ont été transformés). L’exemple du cacao est pertinent pour comprendre ce développement puisque les autorités locales souhaitent augmenter la superficie de 210 hectares, accroître la productivité par hectare de plus de 1500 kilos, et enfin agrandir la production de 315 tonnes. Toutefois, afin d’entreprendre ces plans, des autorisations sont nécessaires notamment en obtenant un permis de construire. Un rapport sur l’impact environnemental doit être présenté auquel cas l’exploitant peut aller en justice.
Vers une transition environnementale ?
Depuis 2015, le Mato Grosso s’est engagé dans différents projets de préservation des ressources naturelles. Effectivement, le gouvernement lutte contre la déforestation illégale en engageant la police militaire afin de repérer les zones déboisées.
Les différents projets environnementaux servent à rendre l’agriculture plus durable dans le temps à travers un impact environnemental moindre : Prevention and control of Deforestation in Amazonia, Low Carbon agriculture plan. Toutefois, un autre plan a vu le jour au lendemain de la COP 21, il s’agit du projet : Produzir, Conservar and Incluir. Ce projet a pour but particulièrement de limiter la déforestation en réduisant cette dernière de 90% par rapport à la décennie 2000-2010. Enfin, la réduction de la déforestation passe également par la création de réserve naturelle, avec notamment le parc national Pantanal Matogrossense avec 135 606 hectares ainsi que sept autres réserves naturelles.
Quant à l’amélioration de l’agriculture, le gouvernement souhaite se tourner sur la certification environnementale. En exemple, en 2007 a eu lieu un moratoire sur le soja afin d’acquérir une certification, ce que le groupe Amaggi (le premier producteur mondial de soja) a réussi.
Conclusion
Le Mato Grosso est donc toujours en fonctionnement, avec sa politique d’expansion agraire, mais également avec sa transition environnementale. Et cela dans le but que l’économie locale puisse prospérer et que l’Amazonie puisse être préservée.
2 commentaires sur “Le Brésil sans confinement, le Mato Grosso en expansion”
Borne michel
(26 avril 2020 - 20:58)Bon article centre sur le développement agraire avec une volonté de transition vers un environnement durable
Rien à voir avec le confinement…donc titre peu approprié
Benjamin Jacquet
(4 mai 2020 - 10:00)Ici, il est justement intéressant de comprendre pourquoi le Brésil avance à contre courant vis à vis de l’OMS sur le plan du confinement. Il nous a paru toutefois important de traiter cet aspect du Brésil, où il est parfois difficile d’y voir un aspect positif