Les élections en Bolivie, une porte de sortie pour la pauvreté ?

Vainqueur haut la main au 1er tour des élections présidentielles, Luis Arce découvre maintenant le pouvoir central après avoir épaulé l’ancien président sur l’économie durant presque quinze ans. Celui que l’on appelle « le miracle économique » souhaite désormais s’attaquer à la pauvreté de masse.

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La pauvreté touche plus d’un tiers de la population bolivienne. Photo : Framepool

Des élections plus que mouvementées

Le nouveau président est un socialiste, qualifié comme modéré par la population par rapport à ses prédécesseurs plus radicaux. Avec un parcours professionnel tourné autour de la finance puis de l’économie, sa montée en politique a été possible grâce au soutien du président alors encore en activité, Evo Morales. Aujourd’hui exilé en Argentine, l’ancien chef d’Etat a célébré la victoire de ce qu’il considère comme son dauphin. 

Du même parti politique, Luis Arce avait toutefois pris ses distances à Evo Morales, afin de ne pas tâcher sa campagne électorale. En effet, plongé dans une obsession politique, l’ancien chef de l’Etat avait révolté la population pour avoir contourné un réferendum qui stipulait qu’il ne devait pas briguer un quatrième mandat. Ces élections se sont comme on s’y attendait, déroulées dans un climat nerveux, les élections boliviennes ont souvent été accusées de trucage, de fraude etc. Luis Arce prendra ses fonctions à la mi-novembre, où il devra tenter de régler deux grandes difficultés.

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Luis Arce, le nouveau président bolivien. Photo : Casa de America

Une économie en déroute

Comment retrouver la confiance des Boliviens dans la politique ? Comment relancer le pays qui a pris de plein fouet la crise sanitaire ? Le président ne cesse d’être interpelé par sa population sur ces sujets qui touchent directement à la vie quotidienne des Boliviens. Il avait relancé le pays économiquement ces quinze dernières années sur le plan de l’énergie et surtout sur la pauvreté (chiffres à l’appui), lui permettant d’être le moteur de l’émergence de la Bolivie. Cependant, la crise sanitaire a effacé tous les efforts consentis depuis quinze ans.

Selon les estimations du FMI, une envolée de l’inflation est à prévoir dans les trois prochaines années, ainsi que l’endettement de l’Etat. En outre, les exportations de gaz (principale source économique du pays) ont été coupées brutalement, empêchant le pays d’être aussi productif qu’il le voudrait. Le président Luis Arce doit maintenant réfléchir à différents plans d’actions afin de remettre l’économie sur pied, tout en gardant une proximité sociale avec la population fortement marquée par des conflits politiques.

Le président bolivien souhaite créer une réelle unité nationale dans le pays. Avoir été élu de façon démocratique est déjà un bon début, mais le chef d’Etat a nommé comme vice président David Choquehuanca, fervent défenseur des populations indigènes. Lors d’une interview en avril, Luis Arce avait insisté sur la necessité d’exploiter des ressources du pays : « nous devons garantir que le lithium sera bel et bien exploité par notre entreprise publique en Bolivie ».

La Bolivie semble déterminée à relancer son économie, cette nationalisation des ressources pourrait d’ailleurs faire décroitre la pauvreté. L’éradiquer totalement serait prétentieux, mais le gouvernement espère faire de grandes avancées dans ce domaine et dans le domaine économique.


Auteur de l’article : Benjamin Jacquet

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