Une planète à couper le souffle !

Cette semaine, 5 ouragans ont été observés : Ianos, Teddy, Beta, Lowell, Paulette. Ces phénomènes paraissent si fréquents qu’ils n’en deviennent même plus alarmants. Leur nombre est si important que l’ONU a recours à l’alphabet grec pour nommer les prochains ouragans. Ces cyclones tropicaux gagnent toujours plus en violence, entrainant un débat sur la création d’une sixième catégorie pour mesurer ces derniers. Les gouvernement locaux et nationaux semblent débordés par la récurrence de ces catastrophes et pourtant les médias semblent délaisser ces drames..

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Image présentant trois ouragans : à gauche l’ouragan Katia (2011), Irma au centre (2017) et José à droite (2017). Montage réalisé par VIIRS à l’aide du National Oceanic and Atmospheric Administration

Etymologiquement, le terme ouragan est un synonyme de cyclone tropical. Il se forme principalement dans les océans ou aux larges des côtes, mais il se nomme différemment selon la région du monde (Typhon pour le Pacifique ouest, Ouragan pour l’Atlantique nord et Pacifique est, Cyclone dans les autres régions). Un ouragan est aujourd’hui mesurable grâce à l’échelle de Saffir-Simpson qui classe les ouragans dans 5 catégories en fonction de la vitesse du vent. Il existe toutefois une seconde échelle, l’échelle de Beaufort qui mesure également la hauteur des vagues.

Mesurer l’impact des ouragans

Sur les 33 ouragans de catégorie 5 qui ont été répertoriés en Atlantique nord et dans le Pacifique Est depuis 1914, 7 ont eu lieu ces 5 dernières années ! 22 ouragans /super typhons / cyclones tropicaux ont été recensés dans le monde entre 2015 et 2020. Selon le Washington Post, l’année 2020 est anormalement active, avec déjà 23 tempêtes enregistrées et la prévision des ouragans devient de plus en plus difficile. Le nombre de morts a certes fortement diminué depuis les années 1990, mais les dégâts matériels ont explosé. Les pertes se comptent en millions voire en milliards pour chaque ouragan (Irma a coûté entre 20 et 40 milliards de dollars).

Les iles tropicales, principales victimes des ouragans. Vidéo réalisée par The Guardian

Pour les pouvoirs publics, c’est une course contre-la-montre qui s’impose pour limiter les ravages du cyclone. Après avoir évaluer les risques et la violence de l’ouragan, un plan d’évacuation doit être mis en place pour les habitants, interruption des transports, un plan de secours aux plus démunis etc. En ce moment, la Grèce a du mal à tenir face à l’ouragan Ianos puisque des centaines de migrants doivent être déplacés (le pays manque cruellement de place pour les reloger), et la région n’est pas habituée à subir un gros orage méditerranéen (phénomène rare). L’impact du cyclone est davantage visible après son passage, l’eau courante est coupée tout comme l’électricité, certaines maisons se retrouvent écroulées. Si les gouvernements locaux tentent de rassurer les habitants touchés, tous restent abasourdis par la violence des ouragans et par le manque d’aide.

Des populations de plus en plus angoissées


« Je n’ai jamais vécu quelque chose comme ça, et je ne veux plus revivre ça »

« Aujourd’hui, il est encore difficile de se projeter dans l’avenir. »

Témoins de l’ouragan Irma

Ce sont les témoignages des nombreuses victimes d’ouragans. La puissance dévastatrice est telle que les habitants perdent beaucoup : leurs biens, leur emploi, leur maison etc. Les populations des îles sont malheureusement les plus touchées, puisque les ouragans se forment principalement en mer et le fait que ces populations se situent entre deux hémisphères (de grandes masses d’air). Les ouragans de catégorie 5 sont les plus ravageurs au niveau matériel et humain, mais les autres catégories sont toutes aussi stressantes. L’ouragan Sandy en 2012, annoncé en catégorie 5 était finalement redescendu en catégorie 3 mais les habitants étaient plus qu’inquiets.

« Nous sommes rentrés dans les chambres après le pic vers minuit heure locale. Cette nuit, le bruit du vent était vraiment impressionnant, les fenêtres des chambres tremblaient. Les sirènes des ambulances ont rythmé notre nuit. Nous suivions en direct les dégâts via les réseaux sociaux. »

Un élève en voyage scolaire durant l’Ouragan Sandy. Source : 20 Minutes.

Les ouragans délaissés par les médias ?

C’est un fait, les ouragans manquent d’images au vu de la difficulté à prendre des photos ou à filmer ces conditions extrêmes. Les images nous parviennent le plus souvent après la tempête, via des plans aériens ou des témoignages des populations touchées. Cependant, un journaliste américain (Marcus Moore pour la ABC News) avait réussi à filmer l’année dernière l’Ouragan Dorian, en prenant de gros risques (les images de la vidéo au-dessus ont été filmées par lui).

Les ouragans étant un phénomène qui touche très peu l’Europe, les médias occidentaux ne s’attardent pas sur ces phénomènes qui arrivent très régulièrement ailleurs. A l’inverse les pays du continent américain s’en soucient beaucoup plus, les Antilles, les Etats-Unis et le Canada entre autres. Toutefois, lors d’un ouragan de catégorie 5 comme celui d’Irma en 2017, les équipes françaises, néerlandaises se sont hâtées sur le territoire pour filmer les dégâts.

Finalement, les ouragans ne sont pas délaissés médiatiquement puisque les zones touchées bénéficient d’informations, mais à plus grande échelle les ouragans de moindre puissance (catégorie 3,2,1) sont passés au coup de vent par la presse occidentale.

Pour mieux comprendre les différents ouragans qui ont secoué la Terre voici une vidéo qui les compare :

Auteur de l’article : Benjamin Jacquet

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